Chaque jour l’impact carbone du numérique est mieux connu et mis en cause pour son rôle dans le dérèglement climatique. Pourtant, les solutions pour réduire l’impact du numérique sont nombreuses et diverses. Ainsi, chaque entreprise peut s’approprier les mesures à mettre en place à son échelle et participer à son tour à la construction d’une économie plus circulaire.
La mesure des émissions carbone d’une entreprise constitue souvent le premier pas de sa démarche de décarbonation. Il permet à l’entreprise de dresser l’état des lieux de ses émissions de gaz à effet de serre et d’identifier les postes d’émission les plus importants. Dans le secteur du numérique, effectuer son bilan carbone est d’autant plus important que les émissions sont souvent peu visibles, et encore mal appréhendées. Le cycle de vie des appareils électroniques est toujours très complexe et opaque.
Afin d’aborder la décarbonation de son entreprise de manière prudente et efficace, le Bilan Carbone constitue une photographie fiable des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise sur l’année écoulée.
Les résultats apportés par le Bilan Carbone permettent d’identifier et de prioriser les actions à mener en fonction des postes les plus émetteurs. De plus, lorsqu’il est réalisé régulièrement, le bilan carbone fixe une trajectoire de décarbonation à l’entreprise. Il met à disposition des indicateurs permettant de se fixer des objectifs précis de réduction des émissions de gaz à effet de serre par poste d’émission, et d’en assurer le suivi.
Avec l’explosion de l’usage du numérique à l’international, son impact sur le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute. L’Arcep estime aujourd’hui que le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
La technicité des appareils et les nombreux composants qui les constituent font de la fabrication des équipements électroniques le principal poste d’émission du numérique selon l’ADEME. Leur achat doit donc faire l’objet d’une vigilance particulière.
Un appareil reconditionné est un appareil ayant été récupéré après une première utilisation, testé et remis à neuf pour correspondre à certaines exigences d’une nouvelle utilisation.
Le prix d’un appareil reconditionné dépend de son état une fois remis à neuf. Si l’état de l’équipement est proche d’un produit original, son prix le sera aussi. Ainsi, le reconditionné peut proposer des tarifs avantageux pour des appareils contrôlés et assurés.
Certains prestataires dédiés aux professionnels offrent aux entreprises la possibilité de fournir des appareils reconditionnés à l’ensemble de leurs employés, en choisissant parmi une large gamme de produits. Passer par le marché du reconditionné pour acquérir les appareils dont l’entreprise a besoin permet de renforcer l’engagement de l’entreprise, sans compromis significatif sur la qualité des appareils. La loi AGEC impose d’ailleurs déjà au service public que près de 20% des ordinateurs soient inscris dans un cycle de réemploi.
A l’occasion du recrutement de personnes dont le poste est temporaire, certains processus d’achat formalisés peuvent mener à l’achat de matériel. Pourtant, la location serait une option plus judicieuse. La location temporaire du matériel permet à l’entreprise de répondre à un besoin ponctuel en limitant son impact, tout en écartant les problématiques d’entretien, de réparation ou de stockage des appareils, souvent pris en charge dans l’offre de location.
L’obsolescence est un phénomène très présent dans le secteur électronique, mais certaines initiatives permettent d’en atténuer les effets :
Faute de moyens et connaissances permettant d’identifier les origines précises des dysfonctionnements, 60% des pannes d’appareils électroniques mènent directement à la décharge. Le recyclage des appareils électroniques reste un défi technique, les composants électroniques n’étant présents qu’en infime quantité. Il est donc nécessaire d’éviter de se débarrasser de vos appareils électroniques au moindre dysfonctionnement, en les réparant pour les conserver le plus longtemps possible.
Si la réparation est possible, elle permettra une économie d’argent et d’émission de gaz à effet de serre. En comparaison à l’achat d’un appareil neuf, selon les pièces à changer ou la complexité des réparations nécessaires, un appareil reconditionné ne représenterait en moyenne que 9% à 23% des émissions d’un appareil neuf selon l’ADEME. La seconde main serait aussi une voie stratégique pour éviter la pénurie de matière première qui pourrait concerner le secteur de l’électronique à mesure que la demande globale augmente.
Dans les cas où les performances de l’appareil seraient trop impactées par le vieillissement des composants ou du logiciel, des organismes spécialisés peuvent se charger de le réintégrer dans un marché de seconde main, qui permettra aux bénéficiaires d’obtenir un appareil à moindre coût, et d’offrir une seconde vie à l’appareil.
L’allongement de la durée de vie des appareils électroniques est l’enjeu principal de la réduction des gaz à effet de serre de l’électronique. Dans cette optique, le gouvernement français travaille à étendre la portée de l’indice de réparabilité, mis en place pour les produits informatiques dès 2021, puis étendu à l’électroménager fin 2022. Cet indice a pour vocation d’orienter l’achat des consommateurs vers des appareils réparables, et donc plus durables.
En incluant au processus d’achat la prise en compte de la réparabilité de l’appareil, l’entreprise s’assure la possibilité de conserver plus longtemps ses appareils électroniques.
Avec la nécessité d’offrir à ses employés du matériel de fonction, la multiplication des appareils électroniques au sein d’un même foyer peut sembler absurde, et en complète opposition avec les problématiques de sobriété soulevées jusqu’ici.
Proposer à ses employés une mutualisation des appareils présente de nombreux avantages. Les employés pourraient être plus soucieux de l’entretien de l’équipement professionnel si celui-ci est aussi leur matériel personnel. En cas de défaillance des appareils, l’employeur pourrait alors financer l’achat du matériel. Intérêt de l’employeur, de l’employé et de la planète s’alignent ainsi.
⚠️ Cette mutualisation peut cependant soulever des problématiques concernant la séparation vie professionnelle et vie personnelle. La plupart des logiciels bureautiques proposent aujourd’hui une séparation des comptes professionnels et personnels efficace et offrent la possibilité de désactiver l’ensemble des notifications professionnelles hors horaire de travail.
Sensibiliser aux problématiques environnementales est l’un des axes les plus importants pour faire adopter aux collaborateurs des comportements plus responsables. Dans cette optique, de nombreuses ressources, adaptées au cadre professionnel, sont disponibles pour aider les entreprises à sensibiliser leurs équipes.
Bâtie sur le même modèle que la désormais très connue Fresque du Climat, la Fresque du Numérique propose un focus sur l’industrie du digital et permet aux participants de mieux comprendre les conséquences dissimulées de leur usage du numérique. Cet atelier, collaboratif et ludique, est particulièrement efficace dans le cadre de team-building ou de journées thématiques. Les échanges entre employés de différents pôles de l’entreprise favorisent également l’émergence d’idées ou de pistes d’action en faveur du climat à mettre en place au sein de l’entreprise.
Les nombreux MOOC disponibles sur Internet offrent la possibilité aux entreprises de sensibiliser rapidement l’ensemble de ses collaborateurs sans problématique organisationnelle majeure.
Le MOOC « Numérique Responsable », proposé par l’institut du numérique responsable, est une formation en libre accès qui couvre les aspects environnementaux mais aussi éthiques et sociaux, problématiques parfois invisibilisée dans le monde du numérique.
Différentes initiatives émergent en France et dans le monde sous la forme de “Journée du Nettoyage Numérique”, invitant à profiter d’un temps dédié pour sensibiliser les employés à l’impact du numérique avec une attention particulière au stockage des données. L’initiative la plus importante à ce jour, le “Digital CleanUp Day”, propose également des ateliers de réemploi et de recyclage aux participants.
Concrètement, cette journée est l’occasion de vider et/ou d’archiver les nombreux fichiers inutiles stockés sur le cloud et adopter de meilleurs réflexes au quotidien. Elle donne aussi l’occasion de prendre connaissance des enjeux du numérique et d’un usage plus durable du matériel électronique. Cette initiative offre ainsi une vision à 360° des actions à mettre en place pour un usage plus responsable du numérique.
Chaque jour l’impact carbone du numérique est mieux connu et mis en cause pour son rôle dans le dérèglement climatique. Pourtant, les solutions pour réduire l’impact du numérique sont nombreuses et diverses. Ainsi, chaque entreprise peut s’approprier les mesures à mettre en place à son échelle et participer à son tour à la construction d’une économie plus circulaire.
Sources :
Impact du numérique dans les émissions mondiales
Impact de la fabrication du numérique
Impact du neuf par rapport au reconditionné - Etude ADEME
Solutions durables pour entreprises engagées
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